J’ai passé six mois en Guinée (Conakry), entre février et juillet 1986. Objet nomade, j’y ai tourné, seule, en super 8, des éléments de la vie des gens et des fragments de la mienne. C’était deux ans après la mort de Sékou Touré, et le pays, après deux décennies de fermeture et d’exclusion, était comme resté abandonné dans le temps. Le film n’est pas un documentaire sur la Guinée, pas plus qu’un journal de bord, il est la conjugaison du voyage et de la mémoire, du regard de l’exilé volontaire et de la vie qui mène son train.