Quand on parle de blues, on pense tout de suite à Robert Johnson et à la fameuse légende selon laquelle il aurait vendu son âme au Diable en échange du talent guitare en mains qu’on lui connaît. On pense aussi au sud profond des Etats-Unis et au bayou de la Louisiane. Et si on a l’âme d’un citadin, on pense plutôt à Chicago, Muddy Waters et Howlin’ Wolf. Mais on ne pense jamais à Beyrouth, au Liban. Et on a tort. Le duo The Wanton Bishops nous le prouve depuis leur apparition sur la scène médiatique en 2011. Les deux musiciens libanais ont beau venir du Proche-Orient, ils maitrisent les codes du blues à la perfection. N’allez pas croire qu’ils se contentent d’imiter John Lee Hooker et consorts comme de sages écoliers. On retrouve dans leur musique une grande part d’influences orientales bien sûr mais aussi des sonorités plus modernes, du garage au psyché. Un mélange décapant qui leur a permis de sortir Sleep With The Lights On, leur premier album ; de s’incruster en première partie de Lana Del Rey, des Guns N’Roses et même des Who ; et de découvrir enfin les Etats-Unis lors d’une tournée en forme de pèlerinage.