À l’âge de vingt-six ans seulement, un minotier diplômé ose briser enfin les chaînes de la volonté parentale. Il fuit son moulin natal situé près du pont Charles à Prague et dont il a la responsabilité. Il s’installe à Venise. Il désire y devenir compositeur. Au bout de quatre années seulement, il obtient une très prestigieuse commande d’opéra pour le théâtre de San Carlo à Naples. Il connaît une ascension rapide, signe Giuseppe Misslivecek, detto il Boemo, obtient le titre d’accademico filarmonico. Il est le seul compositeur « allemand » qui n’a pas été attaché à une cour ou à un seigneur et qui a pu mener une vie libre et indépendante. Cette vie qui commence à Prague en 1734 et s’achève en 1781 à Rome est peu documentée. C’est dans la correspondance de son ami Mozart où se trouve la seule description psychologique de Mysliveček. Il nous reste quelques lettres, quelques documents, des critiques et des notices dans les gazettes. Et sa musique bien sûr. Organisé autour des répétitions orchestrales de l’opéra Olimpiadeet des pérégrinations en Italie, le film documentaire de l’ancien pensionnaire à la Villa Medici Petr Vaclav retrace le destin de ce grand artiste d’opéra italien, aujourd’hui quasiment oublié.