Cette nouvelle production de Giulio Cesare, l’opéra de Haendel le plus souvent porté à l’écran, est celle créée par Moshe Leiser et Patrice Caurier pour le Festival de Salzbourg de 2012. Une production conçue sur mesure pour sa nouvelle directrice, Cecilia Bartoli, qui réunit autour d’elle un plateau d’anthologie rassemblant la fine fleur du chant baroque. De quoi faire passer auprès du public salzbourgeois les nombreuses provocations de la mise en scène d’une oeuvre qui suscite souvent des partis pris décalés. Dans la lignée de la production historique de Peter Sellars, l’intrigue est transposée au Moyen-Orient, mettant en scène les aventures d’une délégation européenne venue en Égypte négocier des puits de pétrole. Militaires en treillis, et prisonniers cagoulés (référence aux scènes de torture de l’armée américaine en Irak ?) sont au menu, mais aussi, pour faire bonne mesure, champagne et narguilés.