Prédécesseur immédiat de Giulio Cesare, Flavio en est avec des moyens vocaux comparables, l’opposé : un opéra aux proportions humaines, malicieux, une des oeuvres de Haendel où s’exprime le mieux son sens de l’humour et de la parodie. L’agencement de Flavio est un des plus parfaits que l’on puisse trouver dans les opéras haendéliens, même si l’ironie, le sens des nuances et l’ambiguïté l’ont empêché de rejoindre Giulio Cesare et Alcina dans l’Olympe de notre compositeur. Les trois actes de l’oeuvre nous plongent dans un climat à la Goldoni. La distribution vocale est dominée par la prestation savoureuse du contre-ténor américain Derek Lee Ragin, trop rare à l’écran. La résurrection de ce chef-d’oeuvre oublié eut lieu au festival d’Innsbruck sous la direction de René Jacobs et donna lieu à un enregistrement discographique qui reste une référence.