Paris, fin des années 90. La French Touch règne et sa House filtrée promet des rêveries de satin et de piscine. Une vie en couleurs. Fake. Eté 1997, contrechamp brutal, le Pulp s’incruste sur les Grands Boulevards. Endroit déglingue et riquiqui pour joyeuse troupe bien résolue à faire valser les étiquettes et qui déclare ouvert le mélange de tous les genres. Rock et beats, moiteur et mixité à tous les étages (surtout le jeudi). Ni une deux, le Pulp lance une génération d'artistes : DJ Chloé, Ivan Smagghe, Jennifer Cardini, Arnaud Rebotini, les soirées Kill The DJ et bien d'autres feux de joie. Une figure émerge, tout à la fois gracile et de fer, mutine et réservée, une Pascale Ogier des platines. Elle, c'est Delphine Palatsi, l'une des premières DJ parisiennes à se faire une place au sein d’une corporation plutôt testostéronée. Anastasia Mordin et Lidia Terki ont filmé au gré des années et des techniques d'enregistrement vidéo, le quotidien de Delphine, dont elles étaient intimes, alors qu’elle sculpte peu à peu son avatar bowien : Sextoy naît sous peu à peu nos yeux. Ce film - le premier volet d’un diptyque - est un puzzle documentaire aux images brutes et délicates à la fois. Le portrait d'une fille pleine de gouaille qui ne refusait aucun excès. Une étude des ombres et des lumières d'un personnage au moment où il accède à la notoriété, sans avoir le temps d’y goûter vraiment..