Le genre auquel appartient Ariodante pose problème. Est-il le volet central, avec Alcina et Orlando, du triptyque des œuvres haendéliennes inspirées de l’Arioste ? S’agit-il d’un opéra héroïque comme Tamerlano ou Alessandro ? Ou d’une œuvre à part, inclassable, comme presque tous les chefs-d’oeuvre de Haendel ? C’est au metteur en scène anglais Richard Jones, habitué de Covent Garden, où il excelle plutôt dans l’opéra du xxe siècle, qu’a été confié cet Ariodante créé au dernier festival d’Aix-en- Provence. Le parti pris plutôt réaliste de transposer l’action dans une Écosse quasi contemporaine est compensé par la fiction dans le recours fréquent à des marionnettes. Décalage aussi avec les choix vocaux fort peu orthodoxes mais séduisants de Patricia Petibon et Sandrine Piau.