Puisant aux sources d’anciennes légendes slaves et nordiques où la fatalité survient des mystérieuses forces de la nature, Le Lac des cygnes a créé son propre mythe. Première composition de Tchaikovski pour le ballet, elle est empreinte d’une profonde nostalgie, comme en écho à la propre expérience du compositeur où l’amour rêvé demeure impossible. Dans la version « freudienne » que Rudolf Noureev imagine pour le Ballet de l’Opéra de Paris en 1984, le prince Siegfried, manipulé par le maléfique Rothbart, se dérobe à la réalité du pouvoir et du mariage pour se réfugier dans les rêves, où lui apparaît un lac magique porteur de l’amour idéalisé.